Vandalisme à l’encontre d’églises épiscopales du Maryland et de l’Indiana : un discours de haine

de Lynette Wilson
Posted Nov 14, 2016

Vandals used a black magic marker to write “Trump Nation Whites Only” on the back of a sign advertising the weekly Spanish-language mass at Church of Our Saviour in Silver Spring, Maryland. Photo: Facebook

Des vandales se sont servis d’un marqueur noir pour écrire « Trump Nation Whites Only » [Nation Trump réservée aux blancs] au dos d’une bannière annonçant la messe hebdomadaire en espagnol à la Church of Our Saviour à Silver Spring (Maryland). Les propos haineux ont été découverts tôt le matin du 13 novembre. Photo : Facebook

[Episcopal News Service] Les épiscopaliens d’Indiana et du Maryland ont découvert dimanche matin des messages de haine gribouillés dans leurs églises. Mais plutôt que de se désespérer, ils y ont répondu par un message d’amour et de bienvenue.

« Je me suis tout d’abord sentie découragée à la vue des inscriptions sur le mur mais ma deuxième réaction a été que c’est parce que nous faisons quelque chose de bien », déclare la révérende Kelsey Hutto, prêtre chargée de St. David’s Episcopal Church située à Bean Blossom (État d’Indiana), une petite communauté de moins de 3 000 habitants à 80 km environ au sud d’Indianapolis.

« Pour reprendre la déclaration de l’Évêque Primat Curry que “parfois faire ce qui est bien n’est pas toujours apprécié”, c’est ce qui nous arrive, nous en sommes fiers et nous sommes convaincus que répondre à la haine avec amour est ce qu’il faut faire en tant que chrétiens ».

Le 13 novembre, en arrivant à St. David, l’organiste de l’église a découvert les inscriptions « Heil Trump » « Église pédé » et une svastika, peintes en noir sur les murs extérieurs de l’église en briques grises.

Au départ, la congrégation – qui est très active au sein de la communauté à travers ses programmes de service et d’entraide – a été extrêmement navrée de ce vandalisme, explique la révérende Kelsey Hutto, le 14 novembre lorsqu’elle est interviewée par Episcopal News Service

« Mais à mesure que le service religieux se déroulait et que la journée avançait, la blessure s’est transformée, non pas en vengeance… mais en conviction qu’il fallait réagir dans l’amour », poursuit-elle.

L’évêque d’Indianapolis Catherine Waynick, dans un message publié sur le site Web du diocèse, déclare que, même s’il est « profondément inquiétant d’être la cible d’un tel vitriol, c’est également une occasion d’être très clairs, avec nous-mêmes et avec le monde autour de nous, sur le fait que nous prenons au sérieux le commandement de notre Seigneur de nous aimer les uns les autres avec le même amour dont Dieu comble chaque personne – sans exception ».

« Notre cœur et notre porte restent ouverts à tous, alors que nous prions pour avoir la sagesse et le courage de rester les fidèles disciples de Jésus ».

Depuis l’élection de Donald J. Trump le 8 novembre, on constate à travers les États-Unis une augmentation des délits motivés par la haine, des graffitis anti-sémites, homophobes et racistes faisant référence aux propositions de politique et au discours de la campagne du président élu. Dans certains cas, les supporteurs de Trump ont modifié son slogan de campagne «Make America Great Again» [Rendons sa grandeur à l’Amérique] en «Make America White Again» [Rendons sa blancheur à l’Amérique].

Le révérend Robert Harvey, recteur de la Church of Our Saviour, a pour la première fois remarqué l’inscription « Trump Nation Whites Only » [Nation Trump réservée aux blancs] inscrite sur un mur du jardin commémoratif de la paroisse, en se rendant à l’église située dans le quartier de Hillendale à Silver Spring (État du Maryland) pour l’Éucharistie de 8 heures du matin. Une fois à l’intérieur, en allant vérifier s’il y avait du courrier, il a vu que la bannière de toile annonçant la messe hebdomadaire en espagnol avait été lacérée et vandalisée, portant le même message.

Le révérend Harvey a tout d’abord appelé la police puis a envoyé un courriel à l’évêque du diocèse de Washington Mariann Budde, qui a appelé le révérend Harvey en lui disant qu’elle serait là, à 13 heures pour la messe en espagnol. La plupart du temps le dimanche, une centaine de personnes assistent à la messe en espagnol à la Church of Our Savior, mais une fois la nouvelle du vandalisme diffusée sur les médias sociaux et dans la communauté, entre 250 et 300 personnes sont venues à la messe pour manifester leur soutien à l’église.

« Un discours de haine a couvert la présence de l’église et nous sommes ici pour dire que nous sommes fermes dans notre rejet d’une telle violence. Nous sommes une nation d’immigrés et de gens de toutes cultures et confessions et cette violence n’a pas sa place dans notre pays », déclare Mariann Budde, dans une conférence de presse tenue le 13 novembre à l’extérieur de l’église à la sortie de la messe de 13 heures. « Et je fais appel particulièrement au président élu et à ceux qui ont voté pour lui de se dissocier des actes de violence et de haine qui sont perpétrés en son nom ».

« Nous sommes convaincus que la majorité des américains veulent une nation de paix et d’unité pour tout l’ensemble de notre peuple glorieux et nous ne voulons pas que nos amis de couleur, nos immigrés et les autres qui se sentent vulnérables, imaginent que c’est cela que nous sommes en tant que nation », poursuit Mariann Budde. « Nous sommes un pays meilleur que cela et nous vaincrons la haine à travers l’amour, la paix et la justice ».

Article complet en anglais.