Des épiscopaliens se mobilisent pour la protection de la création de Dieu, lors de la Marche populaire pour le climat et pas seulement

de Lynette Wilson et David Paulsen
Posted May 1, 2017
Marc Andrus

Marc Andrus, l’évêque du diocèse Californie était parmi les épiscopaliens qui participaient le 29 avril à la Marche populaire pour le climat à Washington. Marc Andrus a également pris la parole lors d’une vigile du Church World Service avant la marche. Photo fournie par Marc Andrus, par l’intermédiaire de Twitter.

[Episcopal News Service] Des épiscopaliens venus de tous les États-Unis ont rejoint des milliers de personnes le 29 avril pour la Marche populaire pour le climat de Washington et des centaines d’autres marches similaires de par le monde.

Bravant la chaleur étouffante qui sévissait dans la capitale, les manifestants se sont rassemblés pour agir contre le changement climatique, dans un contexte de crainte que la Maison Blanche ne fasse marche arrière sur les progrès accomplis sur cette question sous le mandat de l’ancien président Barack Obama. Les épiscopaliens faisaient partie d’un vaste groupe de manifestants de diverses confessions qui considèrent qu’il est de leur rôle de s’impliquer sur le plan moral pour la protection de la création de Dieu.

« Ce qui m’a vraiment impressionné… c’était la passion incroyable de ces gens de tous âges », a déclaré McKelden Smith qui a aidé la Church of the Heavenly Rest de New York City à organiser un voyage en autocar jusqu’à Washington pour participer à la marche. « On ressentait comme une force morale invincible dans les rues et c’était pour moi très émouvant ».

La marche pour le climat a eu lieu une semaine après la Marche pour la science qui a suivi la Marche des nations amérindiennes,  la Marche des femmes et d’autres marches et manifestations auxquelles les épiscopaliens ont participé au cours des neuf derniers mois.

Le 29 avril, un grand nombre d’épiscopaliens participant à la marche ont rejoint les Keepers of Faith [Gardiens de la foi], un des nombreux sous-groupes de manifestants mis sur pied par les organisateurs de la marche. Parmi les Keepers of Faith se trouvaient des bouddhistes, des musulmans, des juifs et des chrétiens de toutes dénominations, a déclaré Shantha Ready Alonso, directrice générale de Creative Justice Ministries.

L’organisation de Shantha Alonso collabore avec 38 confessions chrétiennes, dont l’Église épiscopale, pour apporter des ressources et des conseils en matière de militantisme sur les questions de justice environnementale. Le nombre de chrétiens qui ont prêté leur « voix morale » à la marche de samedi était extraordinaire et inspirant, a-t-elle confié.

« C’était extrêmement encourageant de voir combien de gens étaient prêts à prier avec leurs pieds et à s’engager physiquement par une température de 33° pour prouver que nous nous en préoccupons », a poursuivi Shantha Alonso, ajoutant qu’elle s’attend à ce que les paroissiens et les congrégations transforment cette énergie en action une fois de retour dans leurs communautés.

Le Church World Service a organisé une vigile le 29 avril dans le bâtiment d’United Methodist en face de Capitol Hill avant que ne commence la marche. Parmi les orateurs, il y avait Marc Andrus, l’évêque du diocèse épiscopal de Californie qui, en décembre 2015, faisait partie d’une délégation qui a représenté l’Évêque Primat et l’église à Paris lors de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, connue sous le nom de COP21. C’est à la COP21 que 196 parties ont créé l’accord qui vise à diminuer les émissions de carbone et à limiter le réchauffement de la planète à 2° Celsius.

Marc Andrus avait également participé à la Marche populaire pour le climat qui s’était tenue en 2014 à New York. Lors de la marche de cette année, « il y avait le même état d’esprit de grand espoir et d’énergie positive. J’ai ressenti beaucoup de détermination et de résolution dans cette immense foule ».

Lors de la vigile du Church World Service, Marc Andrus a identifié trois raisons importantes pour lesquelles l’Église épiscopale sera à l’avant-garde du mouvement pour une solution au changement climatique. Tout d’abord, elle fait partie d’une institution mondiale, la Communion anglicane et est ainsi « bien placée, avec ses partenaires, pour traiter de la question du changement climatique dans le monde ». La Convention générale de l’Église épiscopale a également identifié la justice environnementale comme l’une des trois principales questions pour l’Église au cours du triennat actuel.

Tout épiscopalien peut aussi faire changer les choses, non pas simplement en participant à des marches mais en préconisant des changements de politique, déclare Jayce Hafner, analyste de la politique nationale de l’Église épiscopale au sein du Bureau des relations gouvernementales situé à Washington DC.

« Il est important de participer à des marches mais ce n’est que le début de ce que nous pouvons faire – en tant qu’épiscopaliens – pour atténuer les changements climatiques. Notre prochaine étape doit être d’entreprendre un robuste plaidoyer politique aux niveaux local et national et de demander à nos élus d’adopter une législation sur le changement climatique », a-t-elle ajouté.

« J’encourage fortement les épiscopaliens à s’inscrire au réseau Episcopal Public Policy Network afin de recevoir régulièrement les alertes sur les principales opportunités de militer et les ressources pédagogiques qui fournissent aux congrégations les moyens de faire entendre leur voix auprès des législateurs. De cette façon, l’action dans la rue peut être soutenue et complétée par un débat critique et un renforcement des relations avec les décideurs – nous avons besoin de manifestations et de dialogue pour faire avancer les choses et, en tant qu’épiscopaliens, nous sommes bien armés pour entreprendre les deux », conclut Jayce Hafner.

– Lynette Wilson est rédactrice en chef de l’Episcopal News Service. David Paulsen est rédacteur et journaliste de l’Episcopal News Service.


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