L’Évêque Président apporte un message d’espoir en Équateur ravagé par un tremblement de terre

« Je suis fier d’être votre frère dans la foi » dit l’Évêque Président Curry au Diocèse Ecuador Litoral

de Clara Villatoro et Mary Frances Schjonberg
Posted Jul 8, 2016

[Episcopal News Service] La visite que l’Évêque Président Michael Curry a rendue au Diocèse Ecuador Litoral la semaine dernière avait pour but de montrer que les populations durement touchées par le séisme du 16 avril et ses conséquences ne sont pas seules.

L’Évêque Président Curry a assuré à la congrégation rassemblée le 30 juin pour l’Eucharistie à la Catedral Cristo Rey (Cathédrale Christ-Roi) à Guayaquil, siège du diocèse, qu’il apportait avec lui les prières de toute l’Église épiscopale et sa promesse d’être à ses côtés pendant toute la période postérieure au tremblement de terre.

L’Évêque Président Michael Curry et l’Évêque diocésain Alfredo Morante España participent à l’Eucharistie le 30 juin à la Catedral Cristo Rey (Cathédrale Christ-Roi) de Guayaquil, siège du diocèse. Eucharistie près de la fin de la visite de l’Évêque Président Curry au Diocèse épiscopal Ecuador Litoral. Photo : Edgar Giraldo

L’Évêque Président Michael Curry et l’Évêque diocésain Alfredo Morante España participent à l’Eucharistie le 30 juin à la Catedral Cristo Rey (Cathédrale Christ-Roi) de Guayaquil, siège du diocèse. Eucharistie près de la fin de la visite de l’Évêque Président Curry au Diocèse épiscopal Ecuador Litoral. Photo : Edgar Giraldo

L’Évêque Président a également encouragé la congrégation à regarder autour d’elle. « Allez dans le monde et aidez-nous à le rendre meilleur » ajoute-t-il à l’issue de son sermon. « Allez dans le monde et montrez-leur que seul l’amour compte. Allez dans le monde et unissez vos efforts à ceux de tous jusqu’à ce que chacun d’entre nous puisse dire : « Nous ne sommes pas seuls, nous avons un Dieu et avec Dieu nous ne pouvons pas échouer ».

L’Évêque diocésain Alfredo Morante España, dit que, lors de sa visite du 27 juin au 1er juillet, l’Évêque Président Curry avait apporté avec lui un message d’espoir dans la région où un séisme de magnitude 7,8 a fait 650 morts et plus de 16 600 blessés, a déplacé plus de 30 000 personnes et causé des milliards de dollars de dommages.

« La présence de l’Évêque Président réaffirme le travail pastoral que nous réalisons ici » poursuit l’Évêque Morante lors d’une entrevue. « Et clairement cet accompagnement va au-delà des ressources matérielles ; c’est également un accompagnement spirituel que nous offrons à nos communautés. En tant qu’église, nous sommes restés unis : le clergé, les laïcs et les communautés. La présence de l’Évêque Président nous inspire à continuer et nous prions pour que d’autres églises internationales continuent à nous soutenir ».

L’Évêque Président Curry s’est rendu dans la province de Manabí les 28 et 29 juin pour passer du temps avec les personnes affectées par le séisme dans les villes et les villages de Manta, Portoviejo et La Pila. Le soir du 28 juin, l’Évêque Président Curry s’est retrouvé avec d’autres à l’Église épiscopale San José Obrero (Saint-Joseph-Ouvrier) de Manta pour célébrer l’Eucharistie en mémoire de ceux qui sont morts dans le tremblement de terre.

L’Évêque Président Michael Curry et Monseigneur Lorenzo Voltolini, Archevêque catholique romain de Portoviejo-Manabi, échangent des salutations le 29 juin au cours de la visite de l’Évêque Président Curry au Diocèse épiscopal Ecuador Litoral. Photo : Edgar Giraldo

L’Évêque Président Michael Curry et Monseigneur Lorenzo Voltolini, Archevêque catholique romain de Portoviejo-Manabi, échangent des salutations le 29 juin au cours de la visite de l’Évêque Président Curry au Diocèse épiscopal Ecuador Litoral. Photo : Edgar Giraldo

Il a passé la soirée du 29 juin et toute la journée du 30 juin à Guayaquil où il a rencontré des Épiscopaliens laïcs et ordonnés et discuté des défis auxquels est confrontée l’Église au 21ème siècle. Et il a prêché lors de l’Eucharistie à la cathédrale.

Dans un message vidéo au reste de l’Église épiscopale enregistré à l’extérieur de la cathédrale, l’Évêque Président Curry nous dit que les récits qu’il a entendus dans tout le diocèse « sont tout simplement remarquables ».

« Nous avons l’espoir et œuvrons de façon à ce que l’église puisse être une présence pastorale pour ceux qui vivent dans les camps de réfugiés et apporter de l’aide et de l’assistance à diverses communautés dont il faudra reconstruire les habitations » poursuit-il, en indiquant que quatre églises épiscopales de la région frappée par le séisme avaient été gravement endommagées et devaient être réparées ou reconstruites elles aussi.

« Il y a du travail à faire mais c’est un diocèse où, comme il est dit dans le Livre de Néhémie, les gens veulent se mettre au travail et c’est une joie d’être ici avec leur évêque, avec leur clergé et avec tous pour encourager ce travail » dit l’Évêque Président Curry.

L’Évêque Président, entouré d’un groupe de l’Église de la Sainte-Trinité dans la péninsule de Santa Elena sur la côte équatorienne, fait remarquer qu’un groupe de femmes à l’église aide d’autres femmes à renforcer leur communauté et à venir connaître Jésus, et qu’un groupe d’hommes travaille à un ministère de reconstruction. Ces activités ne sont, ajoute-t-il, qu’une petite partie de la mission de la congrégation.

« Ils vont dans les quartiers partager leur foi, à la rencontre des autres, c’est tout simplement une congrégation remarquable » dit-il. « Et si jamais je devais vous montrer un exemple de ce qu’est le Mouvement de Jésus, le voici ».

Se tournant vers les gens autour de lui, l’Évêque Président Curry poursuit « Je suis fier d’être votre frère dans la foi ».

L’Évêque Président Michael Curry et d’autres personnes marchent dans le camp de réfugiés Esteros n° 2 à Manta (Équateur) où résident un certain nombre des milliers de personnes déplacées par le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le 16 avril juste au large de la côte du pays. Photo : Edgar Giraldo

L’Évêque Président Michael Curry et d’autres personnes marchent dans le camp de réfugiés Esteros n° 2 à Manta (Équateur) où résident un certain nombre des milliers de personnes déplacées par le séisme de magnitude 7,8 qui a frappé le 16 avril juste au large de la côte du pays. Photo : Edgar Giraldo

L’Évêque Morante nous confie que lorsqu’ils se sont rendus dans les régions affectées par le tremblement de terre et qu’ils ont vu la destruction provoquée dans son sillage, l’Évêque Président Curry « a pu également voir et évaluer le travail réalisé par l’Église ici en Équateur ».

Ce travail, dit l’Évêque, implique maintenant de regarder vers l’avenir et de se concentrer sur trois aspects.

Le premier, c’est la reconstruction des habitations et l’Évêque Morante indique que le diocèse organise les familles et leur fournit les matériaux nécessaires pour reconstruire leur propre maison.

Un autre aspect du développement est un programme de création d’entreprises. « Les gens qui vivent dans les abris ne veulent pas seulement recevoir de la nourriture, ils veulent également poursuivre leur vie pour se sentir utile et pour travailler » nous dit-il. « Nous soutenons ces familles avec des micro-crédits pour les aider à créer de petites entreprises ».

L’Évêque Président Michael Curry bénit une femme qui vit dans le camp de réfugiés Esteros n° 2 à Manta (Équateur). Photo : Edgar Giraldo

L’Évêque Président Michael Curry bénit une femme qui vit dans le camp de réfugiés Esteros n° 2 à Manta (Équateur). Photo : Edgar Giraldo

Le troisième aspect sur lequel nous nous concentrons est l’accompagnement spirituel et pastoral qui, de l’avis de l’Évêque Morante, est essentiel depuis la tragédie.

« Nous œuvrons avec très peu de ressources mais c’est un début et nous offrons ce que nous avons » poursuit-il.

L’Évêque Morante a invité les populations du monde entier à soutenir les travaux du diocèse de sorte qu’il puisse continuer à aider les gens. « Nous n’avons que peu de fonds mais si quelqu’un veut également nous soutenir grâce à ses connaissances en tant qu’ingénieur, architecte ou autre professionnel, toute aide est la bienvenue » ajoute-t-il. « Nous demandons également des prières pour ces communautés pendant qu’elles continuent de reconstruire leur vie ».

Le Rév. Jairo Chiran Quiñonez, diacre et vicaire de l’Église épiscopale Santiago Apostol (Saint-Jacques Apôtre) de La Pila, petite communauté située à 40 minutes de route de Manta, dit à ENS que la visite de l’Évêque Président Curry « laisse une marque et trace la voie, et nous sommes très reconnaissants qu’il soit venu pour nous réconforter et qu’il soit disposé à nous soutenir. Il fait ce que Jésus prêchait : marcher au côté des communautés ».

Dans le quartier de l’Église Saint-Jacques Apôtre de La Pila, l’Évêque Président Michael Curry rend visite et prie avec plusieurs personnes affectées par le tremblement de terre du 16 avril. Photo : Edgar Giraldo

Dans le quartier de l’Église Saint-Jacques Apôtre de La Pila, l’Évêque Président Michael Curry rend visite et prie avec plusieurs personnes affectées par le tremblement de terre du 16 avril. Photo : Edgar Giraldo

Dans les zones rurales les plus durement touchées, les plus pauvres sont ceux qui souffrent le plus, nous dit le Rév. Chiran. « Les pauvres sont malheureusement habitués à tout perdre mais il y a un Dieu qui les aime et l’Église peut les aider à aller de l’avant ».

Le Rév. Chiran ajoute qu’il a dit à l’Évêque Président qu’il s’identifiait à lui car l’Évêque Curry est le premier Afro-américain à exercer les fonctions d’Évêque Président et qu’il est lui-même le premier Afro-équatorien ordonné diacre dans le diocèse.

Le Rév. Chiran a perdu une partie de sa propre maison et il est l’une des nombreuses personnes confrontées à la même, voire à une pire situation. « Personnellement, je trouve refuge dans mon travail pastoral et dans mon travail quotidien en tant qu’infirmier » ajoute-t-il. « Recommencer à zéro est difficile et vous ne pouvez pas vous empêcher de vous souvenir de tout ce que nous avons éprouvé le 16 avril ».

Les communautés sont en cours de reconstruction maintenant, démolissant le peu qui reste. Cette phase va durer jusqu’au début de l’année prochaine, poursuit-il. « Il y a tellement de gens qui doivent reconstruire et beaucoup qui tout simplement ne le peuvent pas ».

Le diacre nous confie qu’un homme lui a récemment dit qu’il avait travaillé toute sa vie pour sa maison mais que maintenant il « allait devoir travailler le reste de ses jours pour rembourser une nouvelle fois le gouvernement » parce que le gouvernement n’offre que des prêts jusqu’à hauteur de 10 000 $, pas de l’aide directe.

« Nous motiver pour avancer est très difficile mais nous savons que les prières de nos frères et sœurs, quelle que soit la congrégation, nous aident et nous encouragent » poursuit le Rév. Chiran. « Nous sommes abattus et épuisés mais nous avons encore l’espoir que quelque chose de bon en sortira. Nous remercions la communauté internationale de son appui ».

– Clara Villatoro est une journaliste basée à San Salvador (El Salvador). – La Rév. Mary Frances Schjonberg est rédacteur et journaliste pour l’Episcopal News Service.


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